La culture managériale en crise – Comment manager autrement ?
Après son Conseil national, devant salle comble, l’UGICT-CGT tient un débat sur le management, thème familier décliné ici sur 2 thématiques : comment manager autrement ? Comment être professionnellement engagés et socialement responsables ?
Face au management de plus en plus désincarné, comment permettre aux salarié.es de développer leurs capacités, de trouver sens au travail, d’apporter leur contribution au collectif de travail, de participer à l’élaboration des stratégies…
L’action syndicale peut changer le regard sur l’entreprise, par son expertise sur les « points noirs » du rapport salarial, pour agir sur les choix de gestion, les moyens d’action et d’organisation dans l’entreprise, poser les sujets majeurs à débattre avec tous les acteurs sociaux et institutionnels.
Marie-Anne Dujarier, sociologue auteure du livre « Le management désincarné» explique ce que sont les « planneurs » ; ces cadres organisateurs.trices dans les grandes entreprises, « mandaté.es » pour prescrire ou importer des dispositifs standards dans les organisations privées ou publiques, et réaliser avec l’aide des opérationnels, les ajustements locaux. Elles et Ils représentent déjà plus d’un tiers des effectifs des cadres actuels, mais demeurent « invisibles ».
L’avenir du salariat ? Les valeurs se confrontent à l’activité selon l’étude effectuée auprès de jeunes diplômé.es militant.es que rappelle Michel Vakaloulis, et la moitié envisagent leur avenir à 10 ans hors du salariat. Les structures alternatives telles Coopaname constituent une sortie par le haut. Son codirecteur Luc Mboumba, expose son fonctionnement mutualisant savoir-faire de professionnels, artisans, professions intellectuelles et culturelles dans une structure dont ils sont eux- mêmes les associées et les salariés.
Pour M. Vakaloulis, maître de conférences à Paris 8, « la culture managériale dominante est en crise ». Il faut mettre l’intelligence collective au service de la mobilisation contre l’intermédiation financière : « La responsabilité sociale de l’encadrement est de poser les salariés en acteurs de leur propre transformation…». Il affirme que « Les performances sociales de l’entreprise… et les performances économiques se complètent » et évoque l’idée d’un pacte de confiance basé sur la coopération plutôt que sur la compétition et sur le respect des collectifs de travail comme valeurs fondamentales de l’entreprise.
http://www.ugict.cgt.fr/publications/cadres-infos/culture-manageriale-crise